1 Octobre 2009

Strapolété : une 1ere mondiale réussie

Mieux comprendre l’impact de la haute atmosphère sur le changement climatique ? C’était l’objectif de la campagne ballon Strapolété qui vient de se terminer en Arctique. Les ingénieurs du CNES devaient relever plusieurs défis.

1er octobre 2009

Occulter le soleil

Comment les échanges de chaleur - le « bilan radiatif » - de la stratosphère influent-ils sur le changement climatique ?

C’est pour répondre à cette question qu’a été lancée la campagne Strapolété* (Stratosphère au Pôle en Eté), volet scientifique de la campagne ballons 2009 du CNES, à Kiruna en Suède.

Une campagne doublement originale : c’était la 1ere fois qu’on procédait à des mesures de la stratosphère polaire (entre 17 et 40 km d’altitude) en été.

Les scientifiques se consacrent plus volontiers à la formation du célèbre trou d’ozone, à la fin de l’hiver.

Beaucoup des instruments utilisés pour les mesures doivent fonctionner sous faible luminosité.

Certains ont dû être adaptés pour occulter le soleil. Une 1ere là encore. 8 vols scientifiques se sont succédés de fin juillet au 15 septembre.

« La campagne a été un succès total. Les scientifiques ont acquis assez de nouvelles données pour travailler pendant 2 ans et demi », explique Marie-Anne Clair, responsable de l’activité ballon au CNES.

Course contre la montre

« Nous avons parfaitement respecté le cahier des charges. Tous les instruments ont fonctionné, ont été mis en place aux heures de rendez-vous avec le soleil ou la lune, et les durées de vol ont été respectées. »

Autre originalité : la nacelle LPMA qui doit « pointer » vers le soleil, et être pilotée à distance. Leader mondial de l’activité ballon, le CNES est l’un des seuls à offrir cette prestation. D’autant que - défi supplémentaire - cette nacelle devait être réutilisée 3 semaines plus tard dans une version modifiée.

La réussite n’était pas gagnée d’avance. Car pour pouvoir lancer le ballon, « il faut un vent de moins de 5 m par sec, et surtout pas de pluie. »

Or, à 67° de latitude nord, l’été est très court, les conditions climatiques plutôt capricieuses. Elles vont en se dégradant. Comme en témoigne le récit publié en temps réel (voir lien ci-dessous), c’est à une véritable course de vitesse qu’a dû se livrer l’équipe de 15 techniciens du CNES.

Le CNES vient de lancer l’appel à projet pour les campagnes Kiruna 2010 et 2011. Bel exemple de la mise à disposition de son savoir faire et de ses moyens techniques à la communauté scientifique. Rendez-vous dans quelques mois pour les résultats.

 

* Prestation CNES (ballons), CNRS, ANR (sur les instruments) et IPEV étaient les principaux financeurs de cette campagne.

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