29 Septembre 2009

De l'eau sur la Lune

Les sondes Chandrayaan-1 et EPOXI viennent de révéler la présence de molécules d’eau sur le sol lunaire, à peine 1/2 L pour un terrain de football. De quoi mettre en émoi la communauté scientifique.
29 septembre 2009

Une concentration d'1 pour 1000

Les radars terrestres comme les sondes lunaires, Clémentine en 1994 (NASA), Lunar Prospector en 1998 (NASA), ou Smart One en 2003 (ESA) ont parfois laissé croire aux scientifiques qu'ils avaient déniché de l'eau, sous forme de glace mêlée au régolite (poussière qui forme le sol lunaire) dans des cratères près des pôles et en permanence dans la nuit froide. Mais certains résultats contradictoires laissent toujours subsister un doute. 2 sondes viennent, enfin, d'en trouver de manière fiable là où on ne s’y attendait pas : l'indienne Chandrayaan-1 et surtout la sonde EPOXI de la NASA.

Le satellite indien, Chandrayaan-1, parti faire le tour de la Lune le 22 octobre 2008 ne répond plus. La sonde a été déclarée définitivement perdue par l’agence spatiale indienne le 29 août dernier. Mais avant cela, elle aurait découvert la présence d’eau grâce à un spectromètre américain. Pour clarifier la mesure, la sonde américaine EPOXI (initialement appelée Deep Impact, partie observer une comète) a été appelée à la rescousse.

En profitant d'un passage en juin 2009 près de la Lune, elle a confirmé, plus nettement, la présence de molécules d'eau sur le globe lunaire avec une anticorrélation avec la température de la surface du sol. Les résultats ont été publiés le 27 septembre dernier dans la revue américaine Science. Les auteurs ont estimé la quantité d’eau présente sur la Lune à une concentration d’environ 1 pour 1000 dans la partie superficielle du régolite lunaire soit environ un demi litre d’eau pour la superficie d’un terrain de football. La Lune reste donc bien plus aride que le plus desséché de nos déserts terrestres.

Une 3e sonde prendra violemment la direction de la surface lunaire le 9 octobre prochain. La NASA doit envoyer le module de propulsion de l’impacteur LCROSS au fond d’un cratère pour y dénicher de la glace d’eau. LCROSS analysera 4 min plus tard le panache de débris expulsé par l’impact. La présence de molécules d’eau sera une mesure critique pour évaluer quantitativement la glace dans ce cratère.

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