26 Juin 2008

T2L2 dans les bagages de Jason

Jason-2, le satellite d’altimétrie lancé le 20 juin, a emporté dans ses bagages 3 instruments qui n’ont rien à voir (ou presque) avec la mesure de la hauteur des océans. Parmi eux, T2L2 (Transfert de Temps par Lien Laser). Son rôle : la synchronisation d’horloges.

« Des impulsions lasers »

Les scientifiques ont profité du lancement de Jason-2, le 20 juin dernier, pour embarquer 3 instruments parmi lesquels T2L2. Ce dernier a pour mission de comparer des horloges avec une très grande précision, afin de les synchroniser ou d’évaluer leurs performances. Celles-ci sont disposées dans des stations au sol, en différents points de la Terre, très éloignés les uns des autres. Le relais est fait par l’horloge bord, embarquée par Jason 2.
Comment ça marche ? « Des impulsions laser sont envoyées vers le satellite par des stations de télémétrie laser, explique Sylvie Léon-Hirtz, responsable des programmes de physique fondamentale au CNES. L’instrument T2L2 les réceptionne grâce à un système de photodétection. Il est couplé à un réflecteur qui les renvoie vers la station sol. On a ainsi un lien optique aller et retour. Des systèmes de datation électronique enregistrent les instants d’émission du signal par la station, de sa réception par T2L2 et de la réception de l’écho par la station. On obtient 3 dates pour une même impulsion laser. Il sera ainsi possible de déterminer le décalage temporel entre les différentes horloges au sol. »
Cet instrument sera utile à Jason 2. Il est associé à l’horloge de Doris et pourra comparer sa fréquence à celle d’une horloge de référence au sol. » indique Sylvie Léon-Hirtz. Son objectif ultime est de vérifier certains principes de physique fondamentale. Mais il faudrait pour cela qu’il soit couplé à une horloge plus performante.

C’est un essai !

T2L2 est embarqué sur Jason 2 à titre probatoire. Sa durée de vie est estimée à 2 ans. Des réflexions sont en cours pour l’intégrer par la suite à un autre satellite avec une horloge plus performante. En attendant, il y a encore beaucoup à faire pour la mission actuelle.
« L’instrument a été mis sous tension le 25 juin et fonctionne très bien, précise Sylvie Léon-Hirtz. L’Observatoire de la Côte d’Azur a déjà réussi une première série de tirs laser. C’est lui qui effectuera le traitement des données envoyées par le CNES, en liaison avec le réseau international de stations laser et différents autres laboratoires de métrologie du temps . « Nous espérons valider les 1ères données de T2L2 en septembre puis réaliser une série d’expériences . » confie Sylvie Léon-Hirtz.

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