27 Décembre 2006

Corot, un bel été sous la Voie Lactée

Pour peu que vous preniez vos vacances dans un endroit suffisamment éloigné des lumières de la ville, l’été est la saison idéale pour observer la Voie Lactée, ce brouillard d’étoiles barrant le ciel et qui est en réalité le plan de notre galaxie vu par la tranche. C’est justement dans cette direction qu’observe en ce moment Corot, le chasseur d’exoplanètes du CNES.
9 août 2007
Dans les heures encore douces qui suivent le crépuscule, juste au-dessus de votre tête, vous ne pourrez pas manquer un immense triangle marqué par 3 étoiles très brillantes, et dont l’angle le plus aigu pointe vers le sud-est. Ce sont les « 3 belles d’été » : Deneb, de la constellation du Cygne, Véga, de la Lyre, et la troisième, celle qui marque justement le sommet de l’angle le plus aigu, Altaïr, de la constellation de l’Aigle.

C’est tout près de cette étoile, en plein coeur de la Voie Lactée, que Corot a tourné son regard depuis le 9 mai dernier.

Corot à l’affût de 12 000 soleils

Dans un petit rectangle de ciel où vous seriez bien en peine de distinguer la moindre étoile à l’oeil nu, la vue perçante de Corot lui en révèle plus de 12 000 ! Là, le satellite du CNES reste inlassablement à l’affût de la moindre baisse de luminosité de ces étoiles, laquelle pourrait trahir le passage d’une lointaine cousine de la Terre devant son soleil.
Corot regardera encore ainsi sans ciller dans la direction de l’Aigle (Aquila) jusqu’au 15 octobre, date à laquelle il se retournera vers l’extérieur de la Galaxie pour éviter d’être ébloui par le Soleil. Il pointera alors un nouveau champ stellaire dans la région qu’il avait déjà explorée entre février et Mars, et où il avait découvert sa première exoplanète.

Des performances qui durent

Sur le plan opérationnel, Corot continue d’enchanter les techniciens qui veillent à son fonctionnement. La qualité des données qu’il recueille est excellente, se révélant encore meilleure que prévue. Les données affluent, tant sur la voie exoplanètes qu’astérosismologie, et les équipes s’affairent à traiter dans les meilleurs délais cette gigantesque quantité de données. Comme le confie Philippe Laudet, chef de projet Corot en phase d’exploitation « le volume de données à traiter est énorme. Mais grâce à l’implication totale des équipes du CNES et des laboratoires associés, les données attendues sont livrées en temps et en heure aux scientifiques. »
Et c’est peu dire que la communauté scientifique est impatiente de recevoir ce que les ingénieurs CNES appellent dans leur jargon les « produits de niveau 1 ». Ces « produits » ne sont rien d’autre que les données de Corot, mais soigneusement traitées et raffinées de façon à ce qu’elles puissent être interprétées sans ambiguïtés par les scientifiques.

Pour les données recueillies entre février et mars, la livraison complète devrait intervenir en octobre. On peut d’ores et déjà parier que, sur le front de la découverte des exoplanètes, l’automne sera chaud.

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