
À 15 h 23 heure de Paris, les 16 moteurs-fusées du 1er étage du lanceur Soyouz ont déchiré le crépuscule kazakh dans un vacarme assourdissant, arrachant du sol quelque 300 tonnes de carburant et de haute technologie, parmi lesquels les 630 kilos de Corot. Cinquante minutes plus tard, le dernier étage plaçait très précisément Corot sur l’orbite prévue, à 900 km d’altitude.
Ce lancement était doublement emblématique pour le CNES puisqu’il marquait à la fois le premier vol de la version de Soyouz qui fait partie du programme Soyouz au Centre Spatial Guyanais (la 2-1B), et le départ du premier satellite susceptible de découvrir de nouvelles exoplanètes, et d'autre part d'étudier la structure interne des étoiles. Le CNES a assuré l’entière maîtrise d’œuvre de ce programme.
Des années d’effort récompensées
Pour beaucoup de chercheurs français et d’ingénieurs du CNES, ce lancement représentait l’aboutissement d’une douzaine d’années de travail acharné. Aussi on imagine sans peine la tension que chacun a pu éprouver jusqu’à l’annonce de la bonne satellisation de Corot, mais également l’immense joie et les vives émotions qui ont suivi.

« On évaluera également la sensibilité de l’instrument à l’environnement radiatif terrestre » précise Laurent Boisnard, responsable système de la mission.
Première lumière
Ce n’est qu’au bout de deux semaines de ce régime que l’obturateur sera enfin ouvert, permettant à Corot de voir pour la première fois la lumière d’étoiles situées dans la constellation de la Licorne, à la gauche d’Orion, le grand chasseur qui domine de son imposante silhouette trapézoïdale les nuits d’hiver.

Selon la façon dont se passeront les tests préliminaires, Corot devrait pouvoir produire ses premiers résultats scientifiques dans un délai compris entre 1 et 2 mois. Après le cadeau de Noël un peu tardif que représente ce lancement réussi, l’hiver s’annonce plein de promesses pour Corot.