17 Novembre 2004

L’essai à feu d’un propulseur d’Ariane 5

Au Centre spatial guyanais, on ne fait pas que lancer des fusées… On réalise également des essais à feu. Ainsi, le 9 novembre dernier, le banc d’essai des accélérateurs à poudre a permis de tester un propulseur d’Ariane 5, le MPS ou moteur à propergol solide. Cet essai a été réalisé dans le cadre du programme ARTA *.
17 novembre 2004

ARTA, garant de la fiabilité du lanceur

Avant d’être mis sur le marché, tout lanceur doit être qualifié. Or le travail ne s’arrête pas le jour du 1er vol commercial. En effet, tout au long de la phase d’exploitation, les différents éléments critiques du lanceur Ariane subissent régulièrement des essais afin de pouvoir maintenir cette qualification. Ces essais sont réalisés dans le cadre du programme ARTA* et concernent des éléments de toute nature, du plus petit, pesant quelques kilos au plus imposant comme le MPS.

L’objectif global d’ARTA est de tester le bon comportement d’un spécimen prélevé dans la production et de le comparer à sa qualification initiale, aux vols et aux tests précédents réalisés dans le cadre du programme.

ARTA est aussi un moyen d’expérimenter les améliorations envisagées : ainsi, le MPS est un 1er spécimen du propulseur qui volera à l’horizon 2006. La technologie testée permet de réduire la masse du MPS et donc de gagner en capacité d’emport de charge utile. Par ailleurs, une modification issue des travaux de recherche technologique visait à réduire le niveau acoustique dans le moteur.

Mais il s’agit également de traiter les éventuelles obsolescences de matériaux ou de défaillance de fournisseurs. Des essais de prélèvement, effectués à intervalles réguliers sur la production du lanceur permettent d’atteindre ces objectifs. Ce dernier tir a par exemple permis de tester de nouveaux procédés de fabrication ou matériaux sur certains éléments.
Il est donc particulièrement important pour l’évolution des performances d’Ariane 5.
 
Le saviez-vous ?
Le BEAP
Une base spatiale ne comprend pas que des pas de tir… Elle dispose également de moyens au sol permettant de tester les éléments. Au CSG, le BEAP (Banc d’essai des accélérations à poudre) a été conçu pour qualifier les étages d’accélération à poudre, dont les 2 propulseurs dont est flanquée Ariane 5. Il permet de tester différents spécimens en position de vol tout en les maintenant au sol : le BEAP peut résister à une poussée de 1 350 t, soit plus que celle d’Ariane 5 avec 2 MPS !

Mieux que les objectifs visés

Cet essai était le 3ème réalisé dans le cadre du programme européen ARTA, après 2 tirs en 2000 et 2001. L’exploitation préliminaire des 500 mesures acquises par le banc de contrôle a lieu dans les 10 jours qui suivent l’essai. Une exploitation plus fine des résultats se poursuivra sur plusieurs mois afin de recaler tous les modèles de simulation, et de comprendre les quelques écarts identifiés.

Les premiers résultats obtenus sont excellents, et dépassent les objectifs assignés à ce tir, réalisé dans les délais voulus après 2 ans de fabrication et de préparation.
ARTA est un programme de l’Agence spatiale européenne. Maître d’œuvre global du projet, le CNES a réalisé l’essai et intervient également en amont du tir : il a effectué les modifications nécessaires sur le banc d’essai pour l’adapter aux objectifs du tir ARTA n°3.

* ARTA : Accompagnement et Recherche Technologique Ariane

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