9 Avril 2015

Rosetta va bien et elle revient vers le noyau de la comète 67P

La sonde cométaire européenne a parfaitement réalisé la manœuvre qui va lui permettre de revenir à proximité du noyau de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko. Elle s’était éloignée à près de 400 km à la suite de problèmes de navigation rencontrés lors d’un récent survol à 16 km de distance.

Fin mars, alors que Rosetta effectuait un survol qui devait la faire passer à près de 16 km du centre du noyau de 67P/Churyumov-Gerasimenko, ses capteurs stellaires ont confondu des centaines de débris éjectés par l’activité croissante de la comète avec les étoiles qui lui servent normalement à déterminer parfaitement son orientation dans l’espace et, ainsi, à maintenir son antenne principale rigoureusement pointée vers la Terre.

Les problèmes ont commencé le samedi 28 mars au matin et ils se sont prolongés jusqu’au dimanche 29 mars au soir. Durant de très longues heures, les responsables des opérations de la sonde à l’ESOC (Darmstadt, Allemagne) ont lutté pour maintenir la communication avec l’engin, mais les capteurs stellaires qui avaient été éteints à cause de leur dysfonctionnement lors du survol refusaient de redémarrer correctement, si bien que l’antenne de Rosetta se dépointait lentement et que le signal reçu sur Terre faiblissait. Cette situation a provoqué la mise en mode « sécurité » de la sonde et l'arrêt temporaire des instruments scientifiques.

Finalement, à près de 75 km de distance du noyau, les capteurs ont enfin redémarré proprement et Rosetta a pu faire le point et se réorienter. Entre-temps, elle était sortie de sa trajectoire calculée et s’éloignait inéluctablement du noyau. Deux jours plus tard, le 1er avril, elle se situait déjà à près de 400 km de distance lorsqu’une manœuvre de correction de trajectoire a été exécutée avec succès et, le mercredi 8 avril, Rosetta était de retour à 140 km de distance.

Il va falloir à présent reconstruire un programme de vol complet pour les prochaines semaines et il semble assuré qu’aucun survol du noyau à moins d’une centaine de km ne sera envisagé avant longtemps. La comète 67P/Churyumov-Gerasimenko se rapproche en effet du Soleil et son activité ne fera que croître dans les mois à venir. Rosetta va donc devoir rester suffisamment loin pour ne pas subir de nouveaux dysfonctionnements provoqués par les matériaux éjectés par le noyau.

 Rosetta est une mission de l’ESA avec des contributions de ses États membres et de la NASA. Philae, l’atterrisseur de Rosetta, est fourni par un consortium dirigé par le DLR, le MPS, le CNES et l'ASI. Rosetta est la 1ère mission dans l'histoire à se mettre en orbite autour d’une comète, à l’escorter autour du Soleil, et à déployer un atterrisseur à sa surface.