22 Août 2012

Ecouter battre le coeur de Mars : la France participe à la mission InSight

Le CNES et des laboratoires de recherche français et européens fourniront le sismomètre SEIS, l’instrument principal de la mission martienne InSight, sélectionnée par la NASA ce 20 août 2012 dans le cadre de son programme Discovery, d’exploration du système solaire.

22 août 2012

La mission

Proposée par le Jet Propulsion Laboratory de la NASA, InSight (Interior Exploration using Seismic Investigations, Geodesy and Heat Transport) a pour but de déployer, pour la 1ere fois, une station géophysique sur le sol de la planète rouge afin d'étudier la structure et la composition de l'intérieur de Mars.

L’objectif est de mieux comprendre la formation et l'évolution de Mars en apportant des contraintes sur sa structure interne, encore mal connue.

Grâce à l’utilisation d’instruments géophysiques sophistiqués, InSight mesurera l’activité sismique de Mars, le flux de chaleur interne et les subtiles variations de rotation de la planète.

L’instrument SEIS (Seismic Experiment for Interior Structures) écoutera « battre le cœur » de la planète, en prenant des mesures précises des séismes et autres activités internes, afin de mieux comprendre l’histoire de Mars et sa structure.

Un véritable défi technologique

Véritable défi technologique, ce sismomètre sera développé par le CNES, l’Institut de Physique du Globe de Paris (IPGP/CNRS/Université Paris Diderot1) et plusieurs laboratoires européens et américains : l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (ETH), l’Institut Max-Planck de recherche sur le système solaire (MPS) de Lindau, l’Imperial College à Londres, l’Institut Supérieur de l’Aéronautique et de l’Espace (ISAE) à Toulouse et le Jet Propulsion Laboratory à Passadena (Californie).

Plusieurs autres laboratoires du CNRS et d’universités françaises seront aussi associés à l’analyse des données (LPG Nantes, IRAP Toulouse et Géoazur en particulier).

La charge utile scientifique d’InSight comprendra également l’instrument Heat Flow and Physical Properties Package (HP3) fourni par l’agence spatiale allemande (DLR).

Cette sonde creusera jusqu’à 5 m dans le sous-sol martien, afin de mesurer le flux de chaleur de la planète et d’en déduire sa vitesse de refroidissement et donc la puissance dissipée par le moteur planétaire.

1Sorbonne Paris Cité

Un nouvel élan à l'exploration martienne

La sélection d’InSight donne un nouvel élan à l’exploration martienne après le succès de l’atterrissage de Curiosity sur Mars le 6 août dernier.

« La sélection d’InSight par la NASA est pour le CNES et l’IPGP la concrétisation de nombreuses années d’efforts pour déployer sur une planète un sismomètre large bande, fruit d’un lent murissement technologique. Le choix de cet instrument par le JPL est la preuve qu’il est le meilleur pour sonder l’intérieur des planètes. » précise Francis Rocard, responsable des programmes d’exploration du système solaire au CNES.

Pour Philippe Lognonné (Université Paris Diderot), responsable scientifique du sismomètre : « 35 ans après les 1ers sismomètres Géoscope Large Bande sur Terre et après 20 ans d’efforts pour exporter ces derniers sur Mars,  ce premier observatoire géophysique martien nous permettra de mieux comprendre l’évolution de Mars comparée à la Terre. »

InSight sera lancée en mars 2016 et doit arriver à la surface de Mars en septembre 2016. Une fois posée, la sonde déploiera le sismomètre sur le sol de Mars qui passera deux ans (une année martienne) à sonder les processus internes de la planète rouge et son activité sismique.

En France, InSight associera également la génération de lycéens et d’écoliers du réseau « Sismos à l’école » qui, tout comme les scientifiques, recevront des données de la mission martienne.

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