15 Juin 2020

[Océans] L’Internet des objets dans les filets de la pêche durable

L’Internet des objets spatial permettra bientôt de lutter contre le fléau des engins de pêche abandonnés ou perdus. Plusieurs expérimentations seront lancées par CLS dès cet été en vue de l’arrivée de la constellation Kinéis.
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Filet de pêche dérivant en mer. Crédits : iStock

La pollution des océans par les plastiques constitue depuis de nombreuses années une problématique environnementale majeure, en raison notamment du danger mortel qu’elle représente pour la faune marine. Or, si de nombreux déchets plastiques sont rejetés en mer par les cours d’eau, une part importante provient des navires, et en particulier des activités de pêche. Les engins de pêche de toute sorte, casiers, palangres dérivantes, nasses, filets, bouées, cordages, polystyrènes, totalisent chaque année environ 640000 tonnes de déchets flottants, qui représentent 10% de la pollution plastique totale des océans et environ 70% des déchets de grande dimension. Outre la pollution qu'elles provoquent, ces pertes pénalisent les pêcheurs qui se voient privés de leurs outils de travail et parfois peuvent même perdre leurs prises et donc leurs revenus. Ces chiffres suffisent à comprendre l’importance de pouvoir suivre ces matériels dans l’eau grâce aux technologies spatiales de géolocalisation, et ainsi contribuer à une pêche durable.

Des balises accessibles à faible coût

Le Groupe CLS et la constellation de 25 nanosatellites Kinéis apporteront à partir de 2023 une aide décisive pour lutter contre ce phénomène, grâce à l’Internet des objets spatial. 

Nous avons la chance d’avoir une technologie satellitaire française unique au monde, Kinéis, qui va métamorphoser le système Argos. CLS, en s’appuyant sur Kinéis, apporte une petite révolution économique en divisant par 10 le coût du marquage des engins de pêche.

Gaëtan Fabritius, directeur de la prospective et de l’innovation de CLS.

Avec ce futur dispositif, les pêcheurs pourront placer des tags sur tous leurs équipements, qu’ils pourront suivre sur des applications smartphone et tablette connectées. « En plus de l’enjeu environnemental, cela leur permettra de connaître en permanence la position de leurs engins, de gagner du temps pour aller les récupérer et de limiter les vols », poursuit Gaëtan Fabritius.

S’adapter à tous les types de pêche

En attendant le lancement de Kinéis, les premières expérimentations utilisant le système Argos démarrent à l’été 2020 pour tester des prototypes et adapter la solution à tous les types de pêcheries. Une vingtaine d'eengins dee pêche seront marqués en Région Sud marqueront ainsi leurs engins, une vingtaine de professionnels de Guyane feront de même, à la suite d'un appel à projets du ministère de la Transition écologique et solidaire. D’autres projets seront également lancés prochainement en Bretagne et à l’international. Des associations spécialisées dans la valorisation des engins de pêche recyclés sont également engagées dans ce programme porté par CLS, afin de mettre en place une filière d’économie circulaire autour des engins de pêche en fin de vie.

A propos du Groupe CLS

Filiale du CNES et de la CNP, CLS est depuis plus de 30 ans un fournisseur de services à forte valeur ajoutée intégrant de nombreuses données satellitaires. La gestion durable des ressources marines et de la pêche est une des expertises fortes du Groupe CLS, en France et à l’international. Avec le lancement de sa filiale Kinéis, CLS a pour objectif de mettre les objets connectés par le spatial à la portée du plus grand nombre, en particulier au service de la protection de l’environnement marin.

Le rôle du CNES

Soutenant l’essor du New Space français, le CNES est partie prenante du développement de Kinéis. Le CNES est notamment à l’initiative de la construction d’Angels, premier nanosatellite français et démonstrateur de la future constellation, qui a rejoint le système Argos au début de l’année. Ce projet, pour lequel le CNES a signé une convention avec la Région Sud, s’inscrit complètement dans la volonté du CNES de porter les usages du spatial sur l’ensemble des territoires français.