14 Avril 2017

[Insolite] Un lac en forme humaine et 43 impacts cosmiques

Des points bleus, rouges et verts se cachent dans cette image acquise par le satellite Pléiades-1A au-dessus du Brésil. Saurez-vous tous les trouver ? La chasse aux impacts cosmiques est ouverte !
Crédits : CNES 2016, Distribution Airbus DS.

Ce cliché a été acquis le 6 août 2016 par le satellite Pléiades-1A alors qu'il survolait le sud-est du Brésil. On y découvre un surprenant lac en forme d'homme, bras levés et mains ouvertes. Ce lac artificiel serait un étang de pêche. Moins visibles, une quarantaine de points de couleurs bleus, rouges et verts sont aussi présents sur cette image. Ils sont les preuves de l'impact de particules cosmiques sur l'instrument optique de Pléiades-1A qui traversait alors l’anomalie de l’Atlantique Sud,  le “triangle des Bermudes” magnétique de notre planète. 

Parole d'expert

« L’instrument optique des satellites Pléiades est composé de détecteurs dédiés à l'observation de 5 bandes spectrales : le panchromatique (le noir et blanc), le proche infrarouge et les 3 couleurs primaires : rouge, vert et bleu. Ces détecteurs sont portés sur des barrettes qui ne sont pas superposées les unes sur les autres mais positionnées côte-à-côte sur l’instrument. Lorsque le satellite traverse l’anomalie de l’Atlantique Sud, des ions lourds vont venir percuter certains détecteurs et les saturer provocant alors l'apparition de la couleur correspondante sur l'image » explique Bruno Vidal, ingénieur en charge du suivi de la qualité image des satellites Pléiades au CNES. 

L’anomalie de l’Atlantique Sud observée par le satellite Jason-1 à une altitude de 1 336 km entre 2002 et 2004. Crédits : CNES/CLS.  

La solution : 18 points bleus, 13 rouges et 12 verts. Mais on en a peut-être oublié ! Crédits : CNES 2016, Distribution Airbus DS.

SWARM, un essaim de ''boussoles Spatiales''

Depuis 2013, une constellation de 3 satellites européens explorent les sources du champ magnétique terrestre dans le cadre de la mission Swarm. Grâce aux données récoltées durant au moins 4 ans, les scientifiques espèrent, entre autres, mieux comprendre l’évolution de l’anomalie de l’Atlantique Sud. Les précédentes missions spatiales ont en effet montré qu'au cours des 30 dernières années, cette anomalie s'était étendue et creusée. Ceci n'est pas sans conséquence sur les satellites évoluant en orbite basse dont les mesures et observations peuvent être faussées. Par exemple, dans le cas de la mission Corot dédiée à la recherche d’exoplanètes, le satellite interromptait parfois totalement ses mesures lorsque le flux de protons solaires était trop important.