4 Octobre 2016

L’observation spatiale contre la pollution de l’air

92 % de la population mondiale respire un air trop pollué. Images satellites et mesures in situ sont les premiers outils de diagnostic et de suivi pour sensibiliser le grand public sur les solutions.

Les alertes se multiplient. En France, 48 000 personnes meurent prématurément chaque année depuis 2008, du fait de la pollution de l’air*. Les causes sont pourtant connues.

Cet automne, une campagne planétaire de l’Organisation Mondiale de la Santé, l’OMS, informe sur les sources de cette pollution et les solutions existantes. La limitation de la vitesse automobile en cas de forte pollution, adoptée dans plusieurs villes européennes par exemple.
Automobile, chauffage, cheminées individuelles ou industrielles, mais aussi sables, cendres volcaniques, feux de forêts,… : naturelles ou artificielles, les sources de particules sont précisément analysées par les satellites d’observation de l’atmosphère tels que Calipso ou Modis. Leur trajectoire aussi.

En Rhône-Alpes, la vallée de l’Arve qui s’étale au pied du Mont Blanc disparaît régulièrement sous une couche de nuages gris. Responsables : les particules fines émises par les transports, le chauffage et les industries environnantes. Ces particules peuvent aussi venir de bien plus loin. Les neiges de l’Himalaya sont ainsi souillées par les particules émises par les usines des pays voisins. En Estonie, en 2015, un pic de pollution inexpliqué a finalement trouvé sa source… dans les champs de pétroles d’Alaska.  

Les trajectoires de ces particules ont été établies à partir des données satellites mises à disposition parle CNES auprès de la communauté scientifique. Ces mêmes informations sont également partagées avec les milieux éducatifs, de façon à sensibiliser un large public à cette problématique à la fois locale et globale (lire encadré ci-dessous). Dans les établissements scolaires, les jeunes peuvent ainsi comparer les mesures qu’ils effectuent grâce à un photomètre solaire, avec les données relevées par les satellites comme Calipso. Le cas échéant, ils peuvent retracer la circulation des particules relevées. Une démarche  identique à celle de l’OMS qui vient de dresser une carte de la pollution globale en s’appuyant sur les données satellites.

*selon une étude Santé Publique France

 [VIDÉO] : poussiÈre du sahara vue par le satellite Calipso - © NASA


Calisph’Air : la qualité de l’air au programme des scolaires

Dans le cadre du programme international GLOBE, le CNES a développé le projet éducatif Calisph’Air. Les classes participantes peuvent réaliser des observations environnementale et de pollution de l’air, grâce au prêt du photomètre Calitoo, et les comparer aux données satellites. Ce projet initie ainsi à la compréhension de l’environnement et du climat à l’échelle mondiale.  Des exemples d’utilisation en classe et des idées de futurs développement ont été présentés lors du séminaire Calisph’Air, à destination des enseignants concernés, les 1er et 2 octobre 2016 à Toulouse. Plus d‘infos : https://enseignants-mediateurs.cnes.fr/fr/calisphair

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