1 Avril 2021

L’Europe spatiale recrute ses prochain(e)s astronautes

Jusqu’au 18/06/2021, les femmes et les hommes qui rêvent d’espace peuvent présenter leur candidature à l’ESA pour intégrer le corps des astronautes européens. Un recrutement hors normes pour une carrière exceptionnelle.
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Thomas Pesquet en sortie extra-vehiculaire lors de la mission Proxima Crédits : CNES/ESA/NASA

C’est une campagne de recrutement exceptionnelle qui a commencé ce 31 mars à l’échelle européenne. Pour la 1ère fois depuis 2008, l’ESA lance un appel à candidatures dans tous les Etats membres pour sélectionner 4 à 6 personnes qui rêvent de participer à des missions spatiales habitées. Elles rejoindront le corps des astronautes européens, déjà composé de 7 astronautes, parmi lesquels Thomas Pesquet qui partira dans les prochaines semaines pour un second séjour dans l’ISS. A ces titulaires embauchés par l’ESA s’ajouteront une vingtaine de réservistes qui auront passé avec succès toutes les étapes de la sélection, et qui pourront être appelés dans le corps des astronautes en cas de besoin. Pour cette nouvelle génération d’astronautes, les perspectives s’annoncent particulièrement attrayantes, décrit Jean Blouvac, responsable du programme d’exploration des vols habités au CNES :

 Les missions dans l’ISS se poursuivront pendant encore quelques années, et nous apercevons des opportunités de vol vers la future station orbitale lunaire Gateway à partir de 2025. A moyen  terme, on peut imaginer des astronautes européens à la surface de la Lune dans le cadre de coopérations internationales.

Des profils de haut niveau mais diversifiés

L’ESA recherche des profils diversifiés, et souhaiterait susciter pour cette campagne plus de  candidatures féminines. Les candidat(e)s, âgé(e)s de 27 à 50 ans, doivent être diplômé(e)s au minimum d’un master de type scientifique, avoir 3 ans d’expérience professionnelle et parler couramment anglais. « Mais au-delà de leur niveau d’études, ces candidats seront surtout départagés sur leurs aptitudes physiques et psychologiques. Un astronaute doit être capable de faire face à des situations exceptionnelles, de garder son calme et montrer une forte capacité d’analyse », explique Jean Blouvac. Cette campagne se donne aussi pour ambition d’évaluer la possibilité de sélectionner pour la première fois en Europe une personne en situation de handicap dans le groupe des réservistes. 

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Une « équipe de France » mobilisée

Contributeur important de l’ESA, la France s’implique naturellement dans cette campagne. « Il y a une dynamique très importante de l’exploration qui allie de manière complémentaire les missions robotiques et les missions humaines. En tant que grande nation spatiale, nous souhaitons pleinement participer à ces aventures, et notamment aux phases de préparation d’un possible voyage vers Mars », poursuit l’expert du CNES.

 C'est une opportunité très intéressante qui s'ouvre pour des candidats français. Ceux qui seront retenus auront une occasion unique de vivre cette aventure extraordinaire.

Jean Blouvac

Le recrutement d’un 2nd astronaute français dans le corps européen renforcerait encore la place de notre pays pour les futures missions et aurait des effets bénéfiques sur l’ensemble de l’écosystème spatial. Car les astronautes constituent la partie visible d’une véritable « équipe de France » autour du CNES, qui réunit une palette de compétences très large dans de nombreux domaines : travaux scientifiques, ingénierie industrielle, robotique, aspects opérationnels des missions. Leur visibilité et l’intérêt médiatique dont ils bénéficient peuvent aussi susciter de nombreuses vocations dans ces métiers scientifiques et techniques à la pointe de l’innovation. 

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Jean Blouvac, responsable des programmes Exploration et Vols habités au CNES. Crédits : CNES/Nicolas Tronquart, 2019.

Qui peut devenir astronaute ?

La sélection est ouverte aux femmes et aux hommes de 27 à 50 ans citoyens d’un Etat membre de l’ESA. Pour la 1ère fois, l’ESA a le projet de sélectionner aussi dans le groupe des réservistes une personne en situation de handicap. Pour devenir astronaute européen, il faut être diplômé au minimum d’un master scientifique (physique, sciences de la Terre, biologie, médecine, mathématiques, informatique) ou ingénieur. Les candidats doivent avoir 3 ans d’expérience professionnelle et parler couramment anglais. Le métier d’astronaute demande aussi quelques aptitudes psychologiques et personnelles comme la capacité à garder son calme sous la pression et à se déplacer longuement loin de son domicile… jusque sur la Lune.
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