11 Mars 2023

Le savoir-faire du CNES au service des entreprises

De plus en plus d’entreprises de tous horizons, notamment des startups en plein essor, se tournent vers le CNES. Elles ont une idée innovante, en lien avec le spatial, mais manquent souvent d’expérience pour l’adapter aux contraintes très particulières de ce milieu. Description d’une relation gagnant-gagnant.

Santé, aménagement du territoire, agriculture, numérique… dans tous les domaines d’activités, le potentiel des technologies et des données spatiales est énorme. Par conséquent, de nombreuses entreprises ou collectivités peuvent avoir besoin de l’accompagnement du CNES : c’est le rôle du dispositif Connect by CNES, le guichet unique du CNES pour tous les professionnels qui ont besoin d’aide. 

Les novices peuvent bénéficier d’une formation pour se lancer dans leur projet entrepreneurial. Ce faisant, l'un des besoins les plus importants pour garantir la solidité de leur solution reste technique. 

 Nous sommes sollicités par des startups, mais aussi par des grands groupes qui n’ont pas encore d’expérience dans le spatial 

précise Clémence Pierangelo, responsable de la Politique Technique au CNES, en citant l’exemple d’un industriel reconnu du secteur automobile souhaitant réaliser des roues pour rover lunaire.

Un soutien technique à la carte

« L’accompagnement d’une startup se fait à peu près à tous les stades de son développement », souligne Clémence Pierangelo. Aujourd’hui, l’expertise apportée par le CNES est très diversifiée et concerne tous les métiers techniques : thermiciens, électroniciens, experts en matériaux, mécaniciens, opérateurs, informaticiens, experts de la donnée, spécialistes en performance instrumentale, en intégration et test de satellite, etc. Plusieurs startups ont également sollicité les experts du CNES dans le domaine des mini et micro-lanceurs.

L’accompagnement peut se faire via quelques réunions, formations, conseils, audits, mais aussi au travers de demandes plus pointues. Une startup peut solliciter un accompagnement d’ordre plutôt générique avant de recourir à une formation spécifique en mécanique...

Dans ce cadre, le CNES met à disposition de nombreux moyens tels qu'un laboratoire d’expertise de composants ou de matériaux, des plateformes de test d'antennes et équipements de télécommunications, des logiciels ou des moyens de calculs. A titre d’exemple, le laboratoire « Techniques Bord » regroupe 7 plateformes dédiées aux développements, aux tests et à la simulation numérique incluant des cuves à vide thermique, des salles blanches, des moyens pyrotechniques… Chaque utilisation d’une infrastructure du CNES peut inclure une formation ou un accompagnement par les experts du domaine.


Enfin, certaines entreprises bénéficient de données spatiales pour leurs activités dans des domaines variés tels que la surveillance de l’environnement ou la navigation. Le CNES met à disposition différents supports d’utilisation, des logiciels, ainsi que des formations à la prise en main de ces outils. Le Laboratoire d’Observation de la Terre – Lab’OT – ou le laboratoire NAVLAB, pour la géolocalisation, mettent à disposition des outils de traitement de données géospatiales, des données de navigation et une expertise associée.

Une relation gagnante pour le CNES

Lorsqu’il décide d’accompagner des entreprises, le CNES privilégie celles dont l’intérêt technique est le plus important. « La plupart des accompagnements sont encadrés par une convention de service réciproque », précise Clémence Pierangelo. En contrepartie de l’aide apportée, le CNES peut par exemple accéder à certains résultats ou aux données obtenues par les moyens de test utilisés.

Cette relation contribue aussi à la montée en compétences techniques du CNES. C’est un apprentissage à travers les nouvelles visions apportées par ces acteurs émergents, dont l’originalité de certains ouvre à de nouvelles expériences ! « Récemment, nous avons reçu une demande d’utilisation d’un moyen de test pendant 1000 heures consécutives. Nous n'avions jamais utilisé nos moyens pour une durée aussi longue, cela nous permet de faire des pas de côté par rapport au périmètre des études que l'on considère habituellement », s’enthousiasme Clémence Pierangelo. Cela étend le champ des expertises dont d’autres entreprises pourront bénéficier à leur tour.

Parfois, l’expertise demandée est aussi un retour aux sources. « Nous avions tendance à nous focaliser sur des métiers assez pointus ou des solutions innovantes. Mais avec les nouveaux entrants, on se rend compte qu’on est souvent interrogés sur les métiers de base du spatial, indique Clémence Pierangelo, cela nous oblige à entretenir notre socle de compétences généralistes ».