19 Avril 2021

[Lanceurs] KASSAV 2, sur la piste d’une sauvegarde automatisée

Afin de renforcer la sécurité des systèmes de lancement et de préparer le futur de la base spatiale, le CNES étudie des moyens alternatifs aux radars pour assurer les opérations de sauvegarde.
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illustration de lancement Crédits : ESA/CNES/ARIANESPACE

Lors de tout lancement, le lanceur est programmé pour suivre une trajectoire précise inscrite dans un couloir de vol. S’il dévie de cette trajectoire, il est immédiatement neutralisé afin de ne faire courir aucun risque à la population. C’est ce que l’on appelle la fonction de sauvegarde en vol, qui a pour but d’assurer la sécurité des personnes,des biens et de l’environnement. Celle-ci repose sur la bonne localisation du lanceur tout au long du vol. Au Centre spatial guyanais, le système actuel fonctionne avec des moyens radar utilisés par des opérateurs qui déclenchent la neutralisation s’ils constatent que le lanceur ne suit pas la bonne trajectoire. Or ce matériel qui arrivera en fin de vie dans la prochaine décennie est très difficile à adapter pour l’accueil de nouvelles activités comme les microlanceurs et les lanceurs réutilisables. La réflexion est donc engagée pour développer des solutions alternatives qui permettent de répondre aux enjeux futurs du port spatial européen, tout en réduisant les coûts d’exploitation et de maintenance, conformément aux engagements pris lors de la dernière conférence ministérielle des Etats membres de l’ESA

Nous étudions les possibilités d’augmenter encore le niveau de la sécurité, celui de la disponibilité et de déployer de nouveaux systèmes plus flexibles qui permettront non seulement de réaliser de nouvelles missions, mais aussi d’accueillir de nouveaux lanceurs au CSG.

Arnaud Biard, chef de projet innovation au CNES

Un kit autonome à bord du lanceur

Parmi les solutions envisagées, le projet KASSAV 2 (Kit Autonome comme Solution de SAuvegarde en Vol) présente l’avantage de simplifier les opérations et de gagner de précieuses secondes sur le temps de prise de décision. Il consiste à automatiser la sauvegarde en intégrant dans le lanceur les fonctions de localisation, de diagnostic et de neutralisation. Concrètement, en cas d’anomalie détectée, c’est l’algorithme à bord du lanceur qui déclenche la neutralisation de manière autonome. « KASSAV 2 reposera sur des technologies numériques éprouvées et des systèmes de localisation déjà couramment utilisés dans les transports terrestres, aériens, etc., explique Arnaud Biard. La possibilité d’utiliser le service européen de navigation Galileo nous donne également l’avantage d’être indépendant des constellations étrangères (GPS, …). » Les objectifs de réduction de coût, d’amélioration de la sécurité et de la disponibilité, ainsi que d’ouverture du CSG à de futurs types de lanceurs inscrivent Kassav 2 dans le plan de modernisation CSG-NG du port spatial européen. Le système est actuellement en phase d’avant-projet. Le premier vol de démonstration est prévu en 2023.

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Arnaud Biard Crédits : CNES

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Lancement d'Ariane 5 Crédits : ESA/CNES/ARIANESPACE

Le Saviez-vous

Avant KASSAV 2, il y a KASSAV 1. Ce nouveau moyen de sauvegarde a volé pour la première fois en juillet 2020. Il assure la localisation de manière autonome, indépendamment des fonctionnalités du lanceur, et transmet au sol en temps réel les informations de vitesse et de position (mais la décision de neutralisation est toujours prise au sol). Complémentaire des radars, KASSAV 1 est désormais utilisé couramment pour les lancements d’Ariane 5 comme système redondant de localisation.

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Lanceur - image d'illustration Crédits : Alena Butusava

Série Lanceurs

Qu’on les nomme lanceurs ou fusées, cette activité du CNES - qui contribue à garantir l’accès autonome à l’espace de la France et de l’Europe - est en constante évolution. Nous vous proposons de découvrir son actualité via une série d’articles. Vous y lirez tous les détails sur le nouveau lanceur Ariane 6 et sa base de lancement et vous familiariserez avec les innovations et ruptures technologiques qui nourriront les futurs programmes à l’horizon 2030.

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