
Les nouvelles technologies au service de la performance opérationnelle et de la sécurité. C’est la perspective qu’ouvrent les objets connectés, ces équipements reliés par une connexion sans fil, wifi ou Bluetooth, que l’on peut suivre à distance pour recueillir de multiples informations. Depuis quelques années, le CNES a lancé plusieurs projets de ce type au Centre spatial guyanais, où l’Internet des objets (IoT) peut apporter de nombreux services, notamment pour assurer la maintenance des équipements et pour géolocaliser les personnes et le matériel. En raison de l’étendue et la configuration du site, 700 km2 au cœur de la forêt amazonienne, il faut en effet parfois des heures de route pour aller vérifier l’état des installations sur certains sites. C’est le cas de la station-radar de Saint-Jean du Maroni, située à 250 km de Kourou, qui sert à suivre les lancements du CSG, où une expérimentation de suivi à distance a été menée depuis 2019.
Grâce à des capteurs connectés, sans avoir à se déplacer, il est possible de connaître en temps réel le niveau du réservoir de fioul, de savoir si le portail d’entrée est ouvert ou de relever des paramètres comme la température et l’hygrométrie.
Massimo Ferlin, chef de projet « base du futur » à la sous-direction Futur et Innovation Lanceurs de la DLA
Localisation en temps réel
Après une période d’expérimentation concluante, qui visait aussi à tester l’efficacité des différentes technologies de connexion (LoRa, Sigfox, BLE), le monitoring à distance est désormais prêt à être utilisé en mode opérationnel à Saint-Jean du Maroni. D’autres usages de l’Internet des objets sont à l’étude, poursuit Massimo Ferlin : « Par exemple, nous utilisons sur la base spatiale un générateur d’électricité qui est mobile sur plusieurs sites. En le connectant par IoT, nous avons les moyens de connaître à tout moment sa localisation et l’état de sa batterie. C’est un vrai gain de temps et d’efficacité. »
La géolocalisation est en effet l’autre grand service rendu par l’IoT. Utile pour tracer différents équipements aussi divers que le parc de véhicules ou des outils utilisés par exemple dans les différents bâtiments de préparation des satellites, elle permet également de renforcer la sécurité des équipes : « Il est possible à tout moment de savoir où se trouve un opérateur isolé, de détecter une chute et de s’assurer que tout va bien », ajoute Massimo Ferlin. Et ainsi, si nécessaire, de déclencher une intervention dans les plus brefs délais.


Le saviez-vous
En associant les données et l’intelligence artificielle, il est possible de développer encore d’autres fonctionnalités. Les capteurs placés sur les objets connectés génèrent en effet des données (mesures de température, d’humidité, localisation…) qui, analysées par des des algorithmes, permettent d’optimiser l’utilisation des équipements, voire d’anticiper des pannes ou des révisions : c’est ce qu’on appelle la maintenance prédictive. « Dans cette optique, nous avons installé des capteurs IOT sur des pompes de production d’eau glacée pour produire la climatisation dans certains bâtiments du CSG, explique Massimo Ferlin. Une expérimentation a également été lancée avec ArianeGroup sur un parc de véhicules industriels. »

Série Lanceurs
Qu’on les nomme lanceurs ou fusées, cette activité du CNES - qui contribue à garantir l’accès autonome à l’espace de la France et de l’Europe - est en constante évolution. Nous vous proposons de découvrir son actualité via une série d’articles. Vous y lirez tous les détails sur le nouveau lanceur Ariane 6 et sa base de lancement et vous familiariserez avec les innovations et ruptures technologiques qui nourriront les futurs programmes à l’horizon 2030.