
Sur le pas de tir d’Ariane 6, le banc de contrôle réunit l’ensemble des moyens matériels et logiciels qui interagissent avec le système de lancement et le lanceur. Il s’agit d’un véritable tableau de bord qui permet de piloter et de contrôler les différents équipements mécaniques, fluides et électriques qui interviennent jusqu’au décollage du lanceur. Son développement et sa qualification ont fait l’objet d’une procédure rigoureuse. Chacun des éléments qui le constituent ont d’abord été validés unitairement, puis l’ensemble déployé sur l’ELA-4 a obtenu sa qualification technique, attestant qu’il répondait bien aux spécifications qui lui avaient été assignées. Dernière étape de ce processus, le banc de contrôle a passé au mois d’octobre la première phase d’une ultime campagne d’essai nommée G4.
Après la qualification technique, ces essais consistent à faire fonctionner le banc de contrôle en configuration réelle mais sans lanceur, afin de tester toutes les défaillances possibles qui pourraient entraîner un risque critique pour les personnes ou pour les biens.
Sébastien De Zotti, spécialiste mise en œuvre électrique à la Direction du transport spatial du CNES
Pousser le système à ses limites
La campagne G4 s’est basée sur l’analyse des risques du banc de contrôle et sur une cartographie des pannes possibles. Elle a consisté à placer le banc dans les conditions d’un vrai lancement, et à mettre en œuvre les différentes phases, y compris la séquence synchronisée finale qui aboutit à l’allumage du moteur et au décollage, en provoquant volontairement des pannes. « Cela revient à pousser le banc aux limites et à regarder dans quelle mesure il réagit conformément aux attendus. L’objectif est de s’assurer que l’on couvre bien tous les cas de pannes ayant un impact système que l’on pourrait affronter dans des cas critiques, et que l’on reste toujours en sécurité et capable de protéger les biens et les personnes, le lanceur et le pas de tir. Une partie importante des essais ont concerné la séquence synchronisée, qui est une phase extrêmement critique où il se passe énormément de choses », précise Sébastien De Zotti.
Cette campagne s’est déroulée sans aucune interaction avec le lanceur, qui était complètement assemblé sous le portique, mais pas encore connecté. Une fois la phase d’exploitation des essais réalisée, et après quelques ajustements, le complément d’essais G4 aura lieu en février. Ces validations permettront de passer à l’étape suivante des essais combinés, avec l’assurance que le banc de contrôle se comportera exactement de la manière prévue.

Le saviez-vous
La campagne G4 s’est déroulée sur les 3 dernières semaines d’octobre. Dans l’ensemble, elle a donné lieu à 40 essais systèmes majeurs et au lancement d’une trentaine de séquences synchronisées, avec un simulateur représentant le lanceur. Elle a mobilisé au quotidien une quinzaine de personnes en salle de contrôle, salariés de la Direction du transport spatial du CNES, d’ArianeGroup et des industriels partenaires de l’Integrated Bench Team qui a développé le banc de contrôle, et l’Integrated Applicated Team qui a développé le logiciel applicatif.

Série Lanceurs
Qu’on les nomme lanceurs ou fusées, cette activité du CNES - qui contribue à garantir l’accès autonome à l’espace de la France et de l’Europe - est en constante évolution. Nous vous proposons de découvrir son actualité via une série d’articles. Vous y lirez tous les détails sur le nouveau lanceur Ariane 6 et sa base de lancement et vous familiariserez avec les innovations et ruptures technologiques qui nourriront les futurs programmes à l’horizon 2030.