Succès du lancement VV23 : NESS en orbite !
Initialement prévu dans la nuit du 6 au 7/10 et reporté en raison d'un rouge "Ensemble de lancement", le lancement de la mission Vega VV23 a finalement eu lieu avec succès dans la nuit du 8 au 9/10.
NESS, l'un des 12 satellites emportés sous la coiffe du lanceur, est entré en opérations après le succès de sa mise en orbite et le déploiement des ses 4 panneaux solaires.
Lancement réussi pour VV23 !
- Base de lancement : Centre Spatial Guyanais
- Lanceur : Vega
- Charges utiles : THEOS-2, FORMOSAT-7R/TRITON et 10 passagers auxilliaires dont NESS
- Fenêtre de tir : H0 unique - 09/10 1h36 (UTC), 09/10 03h36 (Paris), 08/10 22h36 (Kourou)
- Orbite visée : Héliosynchrone
La mission NESS
NESS est un nanosatellite 3U de démonstration technologique, de 4.8 kg, placé à 564 km d’altitude. Il doit valider en orbite des technologies miniaturisées destinées à la détection et localisation d’émetteurs interférents, enjeu majeur notamment sur le plan de la sécurité pour les applications de navigation embarquées, terrestres ou aériennes.
NESS est développé et intégré par l’industriel U-Space, intégrant l’instrument SPECTROLITE, développé par Syrlinks, et l’antenne mission.
Le CNES maître d’ouvrage, en charge de la définition de NESS, soutient l’industrie spatiale française et apporte son expertise à des start-up toulousaines, impliquées dans le développement des nanosatellites.
Après le lancement et dès la séparation du nanosatelllite, les opérations de mise à poste LEOP (Launch and Early Orbit Phase ) et de démonstration ont été réalisées par les équipes du CNES depuis le Centre Spatial de Toulouse.
Le feu vert : « Télémesure (TM) en ligne ! » que les ingénieurs ont entendu dans les boucles audio. Il s'agissait de la confirmation de la bonne communication entre NESS et le sol lors de son passage au-dessus de la station de réception de Kiruna, en Suède. A partir de ce moment-là, ce sont environ 36 heures de travail qui attendait les équipes opérationnelles pour l'évaluation du bon fonctionnement de la plateforme. La recette en vol doit démarrer à l'issue de cette période, avec notamment l'activation de la charge utile SPECTROLITE.
Du projet étudiant à la start-up : les débuts de NESS
Décidé en 2019 par le CNES, le projet NESS voit le jour avec l'attribution du contrat de développement du démonstrateur confié à une jeune start-up toulousaine, U-Space. Fondée en 2018, U-Space bénéficie du savoir-faire accumulé par 3 jeunes ingénieurs, anciens étudiants de l'ISAE-Supaéro, ayant contribué au succès d'Eye-Sat, le satellite étudiant lancé en décembre 2019 dans le cadre de la Nanolab Academy du CNES (ex projet Janus).
Embarquer de nouvelles technologies en orbite sur un nanosat 3U
Le projet NESS permet de fusionner plusieurs ambitions : pousser de nouvelles technologies vers l'orbite afin d'en démontrer le bon fonctionnement dans l'environnement spatial, mais aussi favoriser l'émergence d'une capacité industrielle de production de nanosatellites de très petite taille. Un défi supplémentaire consiste à mettre en place des solutions techniques pour produire le système complet en maîtrisant les coûts et le planning.
Pour répondre à ces exigences, plusieurs composants disponibles sur étagère ont été utilisés. Certains équipements spécifiques ont cependant été fabriqués par U-Space pour NESS comme les panneaux solaires, la charge utile, la chaîne énergie ou encore la structure mécanique.
Tester la détection d'émissions interférentes
NESS a pour mission de tester en orbite l'instrument SPECTROLITE et d'évaluer sa capacité de détection des émissions interférentes. En effet, de plus en plus d'équipements utilisent les systèmes de navigation par satellites GNSS (Global Navigation Satellite Systems), tel que le système européen Galileo, et peuvent être perturbés par ce type d'émissions - intentionnelles ou non.
Or les informations fournies par ces systèmes sont devenues critiques dans notre vie quotidienne, car elles sont essentielles pour de nombreuses applications, notamment dans le domaine du transport aérien et terrestre.
Un exemple particulièrement parlant est la perturbation de la réception des messages de navigation par les mobiles terrestres ou par les aéronefs, avec des conséquences importantes notamment sur la sécurité. Des perturbations similaires sont observées dans les fréquences utilisées par nos systèmes de télécommunications spatiales pour le contrôle des satellites en orbite. La lutte contre ces interférences est donc un enjeu technologique et sécuritaire majeur.

Le rôle du CNES dans la mission NESS
Le CNES a été en charge de la définition du démonstrateur NESS et est le maître d'ouvrage du système complet. Il apporte également toute son expertise en soutien des industriels et start-up impliqués dans le développement et les tests du nanosatellite et de ses instruments. Ce sont aussi les équipes du CNES qui opèrent le satellite et exploitent la mission du démonstrateur.
Les équipes du CNES ont mis en place, avec la société Syrlinks, un contrat de R&D qui a permis le développement de l'instrument SPECTROLITE. L'antenne mission est également le fruit d'une R&D CNES. Ces 2 éléments constituent la charge utile qui fait l'objet de la démonstration.
A voir aussi
- presse.cnes.fr | Le nanosatellite NESS est entré en opérations après le succès de sa mise en orbite par le 23ème Vega
- Centre Spatial Guyanais | VV23 : Lancement reporté (cnes.fr)
- presse.cnes.fr | La 23ème mission de Vega, emportera NESS, le nanosatellite du CNES, aux côtés de 11 autres satellites
- Centre Spatial Guyanais | VV23 se prépare au décollage (cnes.fr)
- La campagne VV23 au CSG sur la photothèque du CNES