8 Octobre 2013

Un ingénieur du CNES éclaire Toulouse

A Toulouse, les ingénieurs du CNES n'ont pas toujours la tête tournée vers les étoiles. André Cabarbaye a imaginé des lampadaires solaires 2 fois plus productifs grâce à un jeu de miroirs qui suit la course du Soleil. Quatre lampadaires sont en test dans la Ville rose. Une 1ere mondiale.
Crédits : Alexandrine Cabarbaye.

Depuis près de 30 ans, André Cabarbaye est expert en pannes des satellites. Enfin, plutôt expert en « sûreté de fonctionnement des systèmes spatiaux » : sa mission est justement de prévenir et d'éviter toute défaillance. Pour cela, il s'appuie sur des connaissances et compétences éprouvées en électronique, mécanique, mathématiques, qu'il valorise aussi au sein de CAB Innovations, la société qu'il a créée en 2000 sous la « bonne étoile » du CNES.

En juin dernier, en partenariat avec la mairie de Toulouse et EDF, il a installé 4 lampadaires solaires d'un nouveau genre dans la Ville rose. Leur originalité ? Un jeu de miroirs qui permet de concentrer les rayons du soleil de manière uniforme sur toute la surface des cellules photovoltaïques (cette technologie est sous le sceau d'un brevet international) et un suivi actif du Soleil tout au long de la journée : miroirs et cellules tournent verticalement autour du mat. « Ce suivi permet d’augmenter les rayons incidents de 12% l'hiver et de 40% l'été » explique l'ingénieur.

Au final, l'ensemble miroirs-suivi solaire permet de doubler la production des panneaux photovoltaïques par rapport à un lampadaire solaire classique, une production stockée durant la journée dans une batterie au lithium. « Nos réverbères peuvent fonctionner toute la nuit, même en hiver, sans avoir besoin d'une grande voilure de panneaux photovoltaïques, ce qui peut poser de gros problèmes de tenue au vents en cas de tempête », souligne André Cabarbaye. Et de préciser : « leur coût de revient, autour de 5 000€ est comparable à celui d'un lampadaire raccordé au réseau électrique. »

Mais l'ingénieur a déjà la tête tournée vers d'autres applications. « On pourrait imaginer, à partir du même concept, fournir de l'électricité aux foyers ou recharger les batteries des voitures électriques. La multitude de ronds-points de notre pays pourrait se transformer en autant de mini-fermes solaires situées à proximité des usagers sans pression nouvelle sur les terres agricoles. » Quant aux réverbères surnommés « tournesols » par les services techniques de la mairie de Toulouse, « ils pourraient être encore plus efficaces et moins chers dans les pays à plus faible latitude où le soleil est plus haut et plus abondant, comme en Guyane. » Qui sait, peut-être verra-t-on un jour fleurir ces « tournesols » sur la base de lancement de Kourou.

Où trouver les lampadaires solaires à Toulouse ? ? Place Wilson, Pont des Catalans, quartier Borderouge et quartier des Raisins.

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