Galileo : 2 satellites de plus en orbite !
Vendredi 27 mars 2015, la pression était grande à Kourou. En août 2014, une anomalie du dernier étage du lanceur Soyouz avait mis sur une mauvaise orbite les 5e et 6e satellites de la constellation Galileo, le futur GPS européen. L'anomalie – un défaut de conception du dernier étage Fregat – avait certes été corrigée depuis mais comment allaient se dérouler le lancement des 7e et 8e satellites ?
A 18h46 (heure locale), le Soyouz s'élançait sans peine du Centre spatial guyanais. 9 min 24 s plus tard, l'étage Fregat se retrouvait seul à pousser les 2 satellites de 715 kg. A 22h34, l'étage Frégat libérait les 2 satellites, chacun dans une direction opposée, à l'altitude prévue de 23 522 km. Mission accomplie ! La tension sera restée intense durant 3 h 47 min 57 s. Un mélange de soulagement et de satisfaction a envahi la salle de contrôle du lancement mais aussi le Centre de détermination d’orbite et de mise à poste du CNES à Toulouse. Ca y est, la dynamique Galileo est relancée !
D'ici la fin de l'année, 2 à 4 autres satellites Galileo devraient s'élancer depuis Kourou. « La Commission Européenne prévoit d’offrir les services initiaux dès 2016 lorsque 10 à 12 satellites seront opérationnels. Les services complets attendront de disposer de 24 satellites, ce qui devrait être atteint d’ici fin 2017-début 2018. D'ici à 2020, 6 autres satellites devraient venir en complément pour garantir le service malgré les pannes inévitables des satellites » précise Gaël Scot, responsable navigation au CNES qui a assisté avec enthousiasme et une pointe de tension au lancement à Kourou.
Le saviez-vous ? L'orbite des 5 et 6e satellites a été corrigée. Même si elle reste aplatie, elle a presque réduit d’un facteur 2 l’écart par rapport à son orbite normale circulaire. Ces satellites ont permis des tests en conditions réalistes et pourraient contribuer à la constellation opérationnelle.
Focus : Le CNES a fortement participé aux phases préparatoires à Galileo ainsi qu’à la définition des signaux utilisés. Un des 2 centres de contrôle pour la mise à poste des satellites se situe au Centre spatial de Toulouse.